VIII

VIII - couverture.

Écrit par Harriet M. Castor
Sorti en mai 2013, aux éditions MA (collection « Pôle roman »)
Historique
19,90€ – 420 pages

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« VIII retrace la vie de Hal, un jeune guerrier beau et talentueux, convaincu d’avoir été élu pour guider son peuple. Mais les fantômes d’un violent passé familial viennent le hanter, jusqu’à le transformer, dès son accession au trône, en un meurtrier doté d’une cruauté sans fin… le roi Henry VIII. »

Cela faisait un bon moment que ce livre était dans ma PAL, mais manquant de temps, je ne l’en avais toujours sorti. J’ai donc profité d’un de mes cours de fac pour lier l’utile à l’agréable. À vrai dire, le sujet m’était tout destiné, au vu de la passion que je porte à ce personnage.

VIII a l’originalité de nous plonger dans les pensées du roi d’Angleterre le plus connu – et oui, les autres monarques anglais les plus fameux sont … des femmes. On suit ainsi son évolution psychologique depuis son enfance, alors qu’il n’est encore que le cadet de la fratrie royale, jusqu’à sa mort. Et honnêtement, l’auteur a le talent de nous la faire sentir, cette évolution psychologique. Parce que racontée à la 1ère personne et au présent : on se sent très proche de ce petit être attachant. Oui, oui, vous avez bien lu. Le petit Hal n’est autre qu’un enfant mal aimé de son père et très angoissé, qui a surnommé sa vieille couverture « Pluchette ». Rien de bien effrayant, pas vrai ?

C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je conseillerais tout de même ce roman à des personnes qui ne sont pas spécialement attirées par la figure d’Henry VIII : une bonne moitié du livre ne correspond pas du tout à l’image d’un roi sanguinaire, et son règne ne s’étale que sur la seconde moitié. D’ailleurs, après réflexion, ce pourrait être Henry ou un autre, je ne suis pas certaine qu’il y aurait une grande différence. Si l’auteur n’était pas historienne de formation et n’expliquait pas sa démarche à la fin du roman, on pourrait avoir l’impression qu’Henry VIII n’est qu’un prétexte pour développer une intrigue psychologique seule. Avec les hallucinations qui vont avec – et non, je ne spoilerai pas plus, mais sachez que j’ai du mal avec cette idée littéraire. C’est un peu comme si le livre avait été conçu comme une histoire « vierge » sur laquelle les personnes qui connaissent déjà le règne du roi anglais pourraient ensuite le projeter.

Parce que voilà le gros bémol : bien que le roman soit très bien documenté, beaucoup d’évènements et de personnes importantes du règne d’Henry VIII ne sont que survolés. Dans certains cas, Harriet M. Castor ne se contente que de citer des noms (par exemple, Thomas More qui m’a terriblement manqué dans ce livre) comme pour faire des clins d’œil à ceux qui savent, tandis que pour d’autres… eh bien, elle les zappe, purement et simplement (et Mary Boleyn passe à la trappe). Si vous ne connaissez pas ces épisodes historiques, vous retrouver face à des noms jetés comme aléatoirement sur le papier peut donner l’impression, assez désagréable, de passer à côté de quelque chose, de ne pas tout saisir de ce qu’il se passe.

C’est pour cela que, si vous faites partie de ceux qui ne savent pas et que vous n’avez aucune envie de manger des bouquins d’histoire, je vous conseille de faire un petit détour par la série The Tudors, ou par un simple documentaire si ça vous tente davantage ; cela vous éclairera un peu plus sur bien des aspects de la biographie du personnage historique.

Et pour vous donner un tout petit aperçu du roman, voici comment s’ouvre VIII :

 

Je dors profondément quand soudain deux énormes mains se referment sur moi. Elles me tirent de mon lit. Impossible de résister. Je ne comprends rien à ce qui m’arrive. Un inconnu m’emporte. Me maintient contre son torse. Boum boum boum.

CouverturePhoto.

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