Changer de consommation : comment ? pourquoi ?
Résultat d’années de réflexion, de transition et d’accumulation, cet article a beaucoup muté depuis que j’en ai eu l’idée, il y a déjà 3 ans. Son format prend lui-même une couleur toujours plus minimaliste avec le temps. 3 ans que je mets des flacons de côté, dans des cartons… J’en ai plus de 9 à ce jour, ils débordent, et je ne vous les montrerai même pas.
Mon idée originelle était la prise de conscience de la quantité faramineuse de déchets que l’on produit chaque jour ; un de mes déclics pour une marche vers le zéro déchet, le réutilisable, et des choix d’achats plus réfléchis.
Aujourd’hui, plutôt que de vous faire un inventaire de ces détritus, plutôt que de vous faire la morale sur les bons choix en termes de consommation, plutôt que de vous montrer étape par étape ma transition avec des exemples de produits bien précis, j’ai décidé de vous faire un résumé de ce que j’ai appris. Des principaux conseils que je peux donner à quelqu’un qui a envie de repenser son mode de consommation.
J’ai décidé de vous parler de l’essentiel.
Nouveaux comportements, nouveaux réflexes
Afin de limiter le gaspillage, la première chose à faire est de cesser de faire des stocks à outrance, et de faire attention aux dates de péremption – car oui, les produits, alimentaires comme cosmétiques, périment ! Cela implique donc d’apprendre à réfréner ses compulsions d’achat. À chaque fois que vous êtes sur le point de passer à la caisse, demandez-vous : en ai-je vraiment besoin ? cela peut-il attendre ? Parce qu’en réalité, on se rend compte que pas mal d’articles ne nous sont pas fondamentalement nécessaires dans l’immédiat, et ne sont pas non plus d’une qualité vraiment folle. On apprend rapidement à acheter moins mais plus cher, c’est-à-dire à privilégier la qualité à la quantité.
Pour vous donner un exemple, j’étais une acheteuse compulsive de livres. Eh bien, entre septembre 2016 et décembre 2018, je n’ai pas acheté un seul roman. À la place, je notais dans un coin les références des bouquins qui m’intéressaient, et je m’abstenais donc de surcharger mes bibliothèques déjà bien peuplées.
Les produits et leur composition
Évidemment, un moyen très facile de faire moins de déchets et de dépenses, c’est de passer du jetable au lavable ou au réutilisable : disques de coton lavables, brosse en bois, culottes menstruelles, éponges en tissu lavables, oriculi, etc.
De manière globale, je vous conseille de privilégier les produits naturels, purs et (de préférence) bio. Et le must, c’est de trouver un produit naturel qui puisse avoir plein d’usages différents – comme le vinaigre blanc, par exemple.
Petite astuce supplémentaire : dans le cas des savons et autres produits nettoyants, je vous conseille d’investir du côté de la douceur, au lieu de verser dans le décapage – en particulier en ce qui concerne votre peau ou votre hygiène intime.
Par ailleurs, une meilleure consommation peut inclure de fabriquer ses produits cosmétiques ou de cuisiner ses plats soi-même. Cela a deux avantages majeurs : on sait ce que l’on met dedans, et on peut personnaliser un maximum ses mixtures, que ce soit sa crème de jour ou sa lessive au savon de Marseille. Et dans le cas où vous ne pourriez pas vous investir là-dedans, par manque de temps ou par manque de compétences, je vous conseille de privilégier les listes d’ingrédients courtes dans les compositions des produits cosmétiques ou alimentaires que vous achetez – ils auront moins de chance d’être mauvais pour votre santé.
Apprendre à lire les emballages
Il peut cependant se trouver que le peu d’ingrédients compris dans un produit soit nocifs. Apprendre à lire les compositions paraît donc indispensable si l’on veut pouvoir éviter les allergisants, les perturbateurs endocriniens, les polluants, et autres produits potentiellement dangereux pour la santé et/ou l’environnement. Cela est relativement aisé dans le cas des produits alimentaires afin d’éviter l’huile de palme, certains conservateurs, le colorant de cochenille (E120), etc. Mais cela se corse un petit peu lors de l’achat d’un shampooing. Étant donné que nous ne sommes pas tous chimistes, il existe plusieurs applications pour vous aider dans ce décryptage : INCI Beauty et Clean Beauty pour les produits cosmétiques, et Yuka qui inclut également les produits alimentaires.
Petit rappel important : un logo « bio » ne veut pas automatiquement dire que le produit et totalement clean ou safe. Idem pour les labels et la provenance des ingrédients – il peut être bienvenu d’y jeter un petit coup d’œil.
Sélectionner les emballages éthiques
En termes de packaging, l’attitude la plus éthique est de préférer le verre, ou le recyclable, ou mieux : le recyclé recyclable. Et encore mieux que tout cela : la réutilisation (de bocaux, de sacs en tissus, etc.). En effet, le recyclage n’est pas zéro déchet et consomme beaucoup d’énergie. Vous voyez peut-être là où je veux en venir…
…et oui, je voulais aborder ici la question du vrac ! Je vous déconseille de vous tourner vers certains produits en vrac – j’ai déjà trouvé des vers dans des tranches d’ananas séché en rentrant des courses. Mais le principe me semble primordial lorsque l’on cherche à réduire ses déchets.
Les pièges à éviter
Pour finir, j’avais envie de vous parler des petits soucis que l’on peut rencontrer. En effet, lorsque l’on veut bien faire, il arrive parfois que l’on tombe dans l’excès, ou dans des travers peu heureux. Le premier concerne la fabrication de cosmétiques maison, et un investissement trop important dans des ingrédients tous bourrés des vertus les plus folles (exemple typique de la personne découvrant le site d’Aroma-Zone et qui y remplit son panier à outrance).
Mais surtout, il faut se laisser vivre. Faire les choix qui correspondent le mieux à nos usages personnels. À un niveau davantage psychologique, bloquer obstinément toute consommation peut aboutir à l’absence de circulation matérielle, à l’absence de mouvement, à l’inertie. Voilà pourquoi il faut faire attention à ce que votre démarche zéro déchet ne soit pas le résultat exclusif d’une condition psychologique particulière – ce qui a été mon cas, pendant une certaine période, je dois l’avouer. Certes, il s’agit d’être plus responsable, plus éthique, mais pas de miner votre vie de contraintes. Vous avez le droit de faire des erreurs, vous en ferez sûrement. Mais l’essentiel, c’est d’apprendre, de progresser, et de s’améliorer à son rythme.
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J’espère que cet article vous aura intéressé et vous aura été utile ou inspirant. Bon recyclage 😉
NB : Toutes les photos m’appartiennent et je n’en autorise aucune utilisation par autrui.